un poème de Mousseron en français
par Marie-Claire le, 04/01/2007Jules Mousseron de parents parisiens, né à Denain le 1er janvier 1868 commence à travailler à la mine à 12 ans
ses premiers poèmes, et pendant 10 ans, il les écrit en français, voici le sonnet, qui parle bien sur déjà de la mine, qui est en avant propos de "Fleurs d'en bas" publié en 1896
Si, parfois, dans mes vers, quelque pensée morose
Se glisse en importun et trouble ma gaîtée,
C'est que souvent aussi ma chanson est éclose
A six cent pieds sous terre, où le sort m'a jeté.
Dans la mine profonde où sombre apothéose,
Un monde va, grouillant, par l'ardeur escorté,
Je veux chanter le ciel, je veux chanter la rose,
Quand la nuit me rappelle à la réalité...
Oh ! l'éternelle nuit, nuit où, pour toute étoile,
Une lampe tremblotte et de "poussier" se voile,
En jetant sur le roc de changeantes couleurs !
Loin du soleil aimé la pitié prend mon être.
L'ivresse ne peut vivre où la fleur ne peut naître,
Et mon coeur compatit à toutes les douleurs.