les haricots dans les champs
par Marie-Claire le, 08/06/2005Certains, comme le racontait Roger, ramassaient les patates pendant les vacances.
Quand j'étais dans l'audomarois, des jeunes cueillaient les haricots verts tout l'été pour le compte d'une conserverie bien connue de la région. Je ne citerais pas son nom pour ne pas être accusée de publicité.
Il m'est arrivée d'y aller une journée de temps en temps au début des années 70 mais certaines de mes copines y passaient toutes leurs vacances, celà mettait du beurre dans les épinards, car c'était relativement bien payé.
Des bus passaient tous les matins à certains endroits, les prenait qui voulait, et il nous emmenait sur le lieu de la récolte du jour.
On donnait ses coordonnées à l'arrivée, on nous donnait des grands sacs de jute et il n'y avait plus qu'à les remplir.
A chacun son rythme, on était payé au sac, mais au poids en fait, alors des petits malins y glissaient des petits cailloux..
Je ne sais plus exactement mais je crois que c'étaient des sacs de 20 kg, quand on en avait 3 ou 4 dans la journée on avait bien travaillé.
Je rajouterais aussi que le matin, on partait tous avec en plus de notre repas, un petit banc pour ramasser les haricots tout en étant assis.
J'était pourtant jeune quand j'ai fait les haricots (11ans), mais j'en garde un très bon souvenir, il y avait une très bonne ambiance dans les champs!
De sacrés souvenirs, les haricots verts, et pour cause!
De 1963 à 1965, mon cousin et moi allions à l'embauche, assez tôt le matin. Beaucoup de Bruaysiens du quartier s'y rendaient aussi, même parfois la famille entière, parents et enfants. Beaucoup habitaient les rues Anatole France, Denain, Leverrier, Gramme, Châtellerault, Isbergue...
A noter qu'il y avait, selon les jours ou les lieux, arrachage, (cha cha allot vite, mais ch'étot moins bien payé), et cueillette, (ch'étot bin mieux payé, mais plus délicat, pass'qu'y fallot faire attintion d'pas abîmer chés pieds, et in étot ajouqués dins chés ruaux, cha allot moins vite, forchémint).
Celà nous faisait un petite cagnotte, que nous remettions à nos parents, et qui nous la rendaient plus tard. (oui je sais, nous étions sûrement privilégiés, comparés à d'autres).
Not'fameuss'l'cagnotte, in l'dépinsot (pas tout hein) pindant... ... Chés vagances à La Napoule!
Anecdote: C'était laborieux, le travail se faisait en silence, et parfois, on en entendait un, je ne le citerai pas, qui appelait de loin, pour faire rire tout le monde dans le champ:
"Manette ?
- hein ???
- Brin !!!"
(Pardon pour le dernier mot, mais çà, c'est du vécu)