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catastrophe de Fouquières lez Lens 4 février 1970
par bourdonb le, 03/02/2008  

Que s'est-il passé le 4 Février 1970 ? On le perçoit confusément.

La fosse 6 de Fouquières-lez-Lens doit être fermée prochainement. Chaque poste, environ 200 mineurs y descendent, tandis que le charbon est remonté par la fosse 3 de Méricourt sous Lens de sinistre mémoire : 1906. Ceux qui y descendent n'y pensent cependant plus, sauf le 10 mars marqué chaque année par des manifestations officielles, une cérémonie du souvenir.
D'une bowette reliant le puits 6 (entrée d'air) au puits 2 de Billy-Montigny (retour d'air) part une voie en creusement déjà bien avancée (traçage) pour permettre l'exploitation d'un gisement de charbon dans le quartier ; le travail est exécuté sur trois postes. L'aérage secondaire est assuré par un ventilateur électrique de 10 CV situé dans la bowette un peu avant l'entrée du traçage ; une ligne de ventubes amène l'air « à fronts » ; il est apparu nécessaire de remplacer ce ventilateur par un ventilateur de 20 CV, opération prévue dans la nuit du 3 au 4 février.

Au cours de cette nuit, l'équipe de traceurs effectue un premier tir vers minuit, un second vers 3 heures ; les produits abattus sont évacués ; les hommes quittent leur chantier pour remonter au puits 6.

Vers 5 heures, le courant est coupé dans tout le quartier. L'électromécanicien branche le ventilateur de 20 CV, va au transformateur, attend l'ordre de rétablir le courant pour procéder aux essais du ventilateur dont la mise en place est réalisée par un porion et une équipe de quatre ouvriers, opération terminée vers 6 h 45.

L'équipe de traçage du poste du matin (trois traceurs, un boutefeu, un chargeur), un porion du service des études, deux contrôleurs de matériel, attendent à l'entrée du traçage la mise en route du ventilateur qui chassera le grisou qui aurait pu s'accumuler au fond de ce traçage. Un conducteur de locotracteur termine les manoeuvres de remplacement des berlines pleines par des berlines vides. Des ouvriers, descendus par la fosse 3, passent par petits groupes dans la bowette pour se rendre à leur chantier, la taille 48 située près du puits No 2.

Aux environs de 7 heures, soudain une explosion formidable dont le souffle brûlant bouscule, plaque des hommes au sol, en fracasse d'autres contre les parois de la bowette, détruisant le matériel, provoquant des éboulements, dégageant un nuage de poussières. Le sol a tremblé. Puis, dans la nuit de la mine, c'est le silence. Presque aussitôt troublé par des gémissements.

Le délégué mineur, Joseph Vinois, venait de passer peu de temps auparavant devant l'entrée du traçage. Il discutait avec Louis Dumont. L'explosion les couche tous deux à terre. Ils s'interpellent. Ils sont saufs. Aveuglés par la poussière, ils restent quelques instants sur place, puis se dirigent vers l'endroit de l'explosion. Des hommes sont déchiquetés, des brûlés hurlent, des blessés coincés dans les éboulis appellent à l'aide ... Vision atroce.

Le délégué donne l'alerte. Des mineurs des quartiers voisins portent les premiers secours. entre-temps, à Lens, au poste central des sauveteurs professionnels de la mine, sept hommes, surveillant en permanence, nuit et jour, de petites lampes rouges reliées chacune à un puits, ont été alertés. Tandis que la sirène hurle, un avertisseur appelle les autres sauveteurs à leur domicile. L'opération sauvetage est déclenchée ; des sauveteurs professionnels vont prendre le relais des sauveteurs sur place. Des ambulances montent dans le hurlement des sirènes vers le carreau de la fosse où les grilles s'entrouvrent et se referment à leur passage. Les routes menant à l'hôpital Sainte-Barbe de Fouquières-lez-Lens et à l'hôpital Darcy d'Hénin-Liétard sont balisées par la police.

Au fond de la mine, l'électromécanicien se trouvant auprès du transformateur a été plaqué contre la paroi de la galerie, jeté à terre, roulé sur plusieurs mètres, le visage en partie brûlé. Le temps de reprendre ses esprits, le temps que le nuage de poussières se dissipe quelque peu, il entrevoit des corps allongés près de lui, se relève, court comme un fou jusqu'à ce qu'il rencontre les premiers mineurs venus au secours des victimes.

Le boutefeu bavardait avec l'un des deux contrôleurs de matériel dans la partie de la bowette au-delà de l'entrée du traçage, dans l'attente de reprendre le travail. Le souffle de l'explosion les a plaqués au sol, les poumons en feu, la tête sur le point d'éclater. A quatre pattes, ils se dirigent vers le puits 2 où des hommes les font remonter à la surface.

Les sauveteurs dégagent les blessés, les morts ; opération compliquée par la rupture d'une canalisation d'eau dans le traçage. Aussitôt remontés, les blessés sont conduits à l'hôpital en ambulance, sirène hurlante, escortée par des motards de la gendarmerie.
Vers 9 h 40, dans un local de la fosse transformé en chapelle ardente, sont amenés les deux premiers corps. A 10 h 30, sur les lieux de la catastrophe, il n'y a plus ni blessés, ni morts.

La sirène des ambulances, leur va-et-vient, c'est pour les familles des mineurs l'annonce d'une catastrophe. Certaines vont de la fosse 6 à la fosse 3. Avec le pointage des lampes, qui sait, on pourrait savoir. Aux abords de la fosse dont la grille est fermée, la foule devient plus dense au fil des heures. De nombreuses familles vivent une attente anxieuse.

Dans la chapelle ardente, on a peine à reconnaître certains corps mutilés, brûlés ; des numéros de lampe sont fondus. A onze heures, toutes les victimes ont été remontées, mais impossible d'en avoir la liste : toutes ne sont pas encore identifiées. Ce n'est qu'en début d'après-midi que les noms des victimes sont connus. Entre-temps, les familles avaient été averties ; les grilles s'ouvrent maintenant devant elles. Des scènes déchirantes...

Morts, le porion et les quatre ouvriers qui avaient procédé au changement du ventilateur. Morts également à l'entrée du traçage : le porion du service des études, deux traceurs, l'un des contrôleurs de matériel. Morts entre le transformateur et l'entrée du traçage, sept mineurs qui se rendaient à la taille 48. 15 hommes tués sur le coup ; le seizième, mortellement blessé, est décédé à son arrivée à l'hôpital, René Dubois, de Lillers. La mort a fait 13 veuves et 39 orphelins, bientôt 40.
Sont hospitalisés :
- à l'hôpital Sainte-Barbe de Fouquières-lez-Lens Armand Cathelain de Billy-Montigny, Edouard Gallet de Méricourt sous Lens, Roger Hameau d'Hénin-Liétard, Léonce Maerten de Lillers, Jean-Marie Vasseur de Méricourt sous Lens, Eugène Vextar de Lillers.
- à l'hôpital Darcy d'Hénin-Liétard : Jean Karaszek de Fouquières-lez-Lens, René Loget de Rouvroy sous Lens, Claude Wartelle de Fouquières-lez-Lens, Gérard Nemann de nationalité allemande.
- à la Cité Hospitalière de Lille : Bernard Antinori de Noyelles-sous-Lens et Ziolkowski de Rouvroy.
Dans cette fosse 6 de Fouquières qui n'avait été frappée directement par aucune catastrophe, le grisou a tué seize mineurs, en a blessé grièvement douze autres. Quelques-uns, moins atteints, ont pu regagner leur domicile après avoir reçu les soins
appropriés à leur état.
Coïncidence, cinq ans auparavant, à deux jours près, 21 mineurs étaient tués dans des circonstances à peu près identiques au 7 de Liévin à Avion. Mais à Fouquières, l'explosion s'explique assez mal : le courant électrique n'avait pas été rétabli, les dernières mesures de grisou n'indiquaient aucune teneur anormale. Le délégué mineur était lui-même passé dans le secteur quelques minutes avant l'explosion : tout était en ordre.
Cependant, comme devait le déclarer l'ingénieur du siège, au moment de l'explosion, la teneur en grisou devait être au point critique de 6 à 7 %. L'électricité étant coupée dans le secteur, si coup de grisou il y a eu, on ne sait pas d'où est venue l'étincelle qui a provoqué l'explosion, ce que les enquêteurs s'efforceront de rechercher.


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