Bruay en Artois, Fosse N°3
par PAILLART André le, 03/08/2008Fosse N° 3 de Bruay en Artois, un des fleurons de l'industrie minière Nordiste.
Elle fût mise en exploitation en mars 1870, quinze années après celle du siège N° 1 de la même compagnie, très en vogue dans notre bassin minier.
Le forage de son premier puits débuta le 27 octobre 1866, se heurtant à des problèmes récurrents d'inondations dues aux nappes phréatiques traversées, connus lors de fonçages des puits 1, 2 et 4.
Cependant, les sondages de terrains, effectués par les géologues et ingénieurs de la compagnie propriétaire, révélèrent très vite, des veines dotées d'un charbon d'excellente qualité.
Ces derniers, outre les problèmes techniques d'ampleur rencontrés, se décidèrent coute que coute à exploiter ces gisements d'une qualité remarquable à l'époque.
Aux premières installations d'exploitation mises en place, dont le premier chevalement, s'ajouteront un peu plus tard,, le puits N° 3 bis en 1891, puis celui du N° 3 ter en 1916.
Au cours de son évolution industrielle, ce dernier servira pour la descente du personnel exploitant et des matériels.
Les premiers pics de production atteints, confirment la confiance des investisseurs: 1500 tonnes par jour en 1898, dont 2125 tonnes d'eau en exhaure !
La production atteint son apothéose en 1959 où les 1564 ouvriers des puits 3 et 3 bis produisent d'avantage de minerais que les 2147 mineurs exploitants de 1953 !
Certes, les moyens de production issus des dernières innovations techniques ont été mis en place pour assurer ce rendement exceptionnel, dont la fameuse haveuse baptisée Marietta par le constructeur, qui ingurgitait pas loin de 40 mètres de veine de charbon en une seule passe en 1957.
Records de production et récompenses décernées par les Houillères désormais nationalisées, s'accumulent au palmares de ce siège avéré modèle du genre dans notre bassin minier.
En 1964, la production journalière est de 2500 tonnes.
La récession de l'exploitation minière, déjà entamée quelques années auparavant, scelle définitivement le sort de ce siège le 31 octobre 1966.
Les 150 ouvriers restants, sont mutés à Hénin Liétard.
Les Houillères entreprennent le démantèlement des installations dés 1970, le plus grand chevalement tombe en 1971.
Le puits N° 3 ter servant d'aérage au siège N° 2 de Marles les Mines restera en activité jusqu'en 1972, le 2 de Marles exploitant une partie des gisements de la fosse N° 3 de Bruay en Artois.
Le chevalement en béton, à l'architecture remarquable est dynamité au début de l'année 1975.
De nos jours, une zone industrielle d'activités légères s'est implantée sur l'ancien carreau minier du N° 3, dont un garage automobile de marque réputée.
Le quartier environnant a bénéficié d'une sérieuse cure de jeunesse, de nombreux corons ont été rasés d'autres entièrement rénovés arborant désormais l'appellation " Quartier des terrasses ".
Mais les Bruaysiens l'appelleront éternellement le quartier du 3....
En photos:
Quelques clichés de cette fosse mythique, dont l'actuel terril désormais verdoyant.
( 4 photos)