Bleuet supplémintaire
par leon grossel le, 11/11/2008Un fin rayon d’ solel au volet mal serré
Vient récauffer ses mains , s’ poitrine alle s’ soulièfe ,
Tout duchemint sans un bruit, ses yux se sont fermés
Et pis un long soupir vient caresser ses lèfes.
Alors , eune dernière fos , un prénom murmuré,
Vient apaiser s’ figure et ralleumer s’ mémoire.
Alle s’ arvot à vingt ans , agitant un bouquet
Crucifiée à jamais , sur un mécant quai d’gare.
Près d’sin lit , un portrait , dins un cadre doré
Et soigneusemint pliée ,l’ lette au papier jauni ,
Qui li dit , li promet : « attinds-me, j’arviendrai »
Qui li dit , li promet : « cha s’ ra bétot fini ! ».
Duchemint , eune dernière fos , s’ poitrine alle s’ soulièfe,
Mais alle arkaira pas , sin calvaire est fini.
Chu qu’alle a espéré tout au long de ses rêfes,
Va enfin arriver , elle part vers l’infini.
Un bleuet est posé intre ses deux mains jointes ,
Au long , des cris d’ éfants et eune cloche qui sonne ,
Alle ne les intind pus, alle est partie arjointe
S’ n’ éternel fiancé dins les plaines de l’ Argonne.
Agenouillée par terre , avec mille précautions,
Alle y arlièfe s’ tiête , prind un boutelot d’ fer blanc,
Alle fraiquit un mouchoir , brodé à sin prénom,
Et li essuie ses lèvres, tout in y souriant.
Pis quand sur sin visache , alle a essuyé l’ glaisse
Alle rapproche s’ figure , l’ ravisse et li sourit ,
Pose enfin sur s’ bouque l’ pus douche de toutes les baisses,
Et murmure à s’ n’ orelle : « cha i est, ch’est fini »
léon grossel
merci Léon pour ce poème très émouvant et qui nous touche tous beaucoup, très bel hommage en ce jour de 11 novembre
Rappelons que le Bleuet est le symbole français commémoratif en souvenir des victimes de la première guerre mondiale
le surnom de bleuet avait aussi été donné aux soldats de la classe 17 qui portaient un uniforme bleu horizon et n'avaient pas connu les pantalons rouges