fosse Saint Martin de Vieux Condé
par Autrot le, 01/01/2009LA FOSSE SAINT MARTIN ou TROU-MARTIN de VIEUX-CONDE
Dates : 1803-1969
Origine du nom : Cette fosse, dont la conception est antérieure à la Révolution, avait reçu le nom du patron de la paroisse, qui fut laïcisé en prenant l’appellation de son implantation : TROU-MARTIN.
Ce puits est donc le premier creusé après la Révolution, le 20 juillet 1803. Il restera ouvert 166 ans !!!
Dès le début ce puits est en chômage pendant plus d’un an. Lorsque l’extraction redémarre, elle s’effectue au niveau de 89 toises (158 mètres) de profondeur dans des veines que nous retrouvons dans tous le secteur : Huit Paumes, Neuf Paumes et Escaille.
L’année suivante, on prépare l’approfondissement du puits en une passe de 88 mètres, ce qui est alors, pour l’époque une audace technique sans précédent.
1822 : installation d’une nouvelle machine d’extraction (du type EDWARD).
A l’étage 219 on développe un accrochage « moderne » qui donnera à lui seul autant de charbon que cette machine en pourra extraire.
Mais extraire le charbon, n’était cependant pas toute la question. Il fallait aussi, et surtout le vendre, chose particulièrement difficile à toutes les époques.
Les produits de la fosse du Trou-Martin « s’exfoliaient » lorsqu’ils étaient exposés aux influences atmosphériques. A cause de cela, elle dut être mise en « veilleuse » pendant de plus ou moins longues périodes.
Le travail n’étant pas régulièrement assuré le personnel émigre, ce qui n’est pas sans freiner l’essor de la production lorsque, en 1837, s’amorce la reprise.
1839 : Nouvel étage à 280 mètres.
C’est vers 1842 que se situe la période la plus prospère de la fosse du Trou-Martin, car on était parvenu à réaliser un mélange très commercial, que le rivage de VIEUX-CONDE vendait très facilement en incorporant les produits de la fosse du Trou-Martin avec les charbon de la fosse Vieille machine, qui étaient d’une qualité exceptionnelle.
1846 : mise en exploitation de l’étage à -303 mètres et exploitation des veines 6 paumes et Masse.
Mais cette fosse, très lourdement handicapée par le mode d’expédition des produits qui étaient encore acheminés par tombereau à deux roues vers le rivage de l’Escaut à VIEUX-CONDE, ne pouvait véritablement prendre son essor, et la Fosse L’ AVALERESSE, qui venait d’entrer en activité directement en bordure de l’Escaut, était beaucoup mieux placée de ce point de vue. Aussi la fosse du Trou-Martin fut-elle mise en chômage en 1863.
Tenue en réserve pendant de nombreuses années, elle retrouva un semblant d’activité pendant la période euphorique qui suivit la guerre de 1870. Le puits fut même approfondi de 40 mètres en janvier 1874 et amorcé à 345 mètres, mais cet étage ne fut jamais mis en exploitation.
Devenu retour d’air de la fosse l’AVALERESSE N° 1 en 1891 il fut encore approfondi à 407 mètres en 1911.
Il resta donc au service de cette fosse et fut mis hors service le 9 septembre 1969 et comblé en novembre de la même année.
Pour l’anecdote : dans les années précédant sa fermeture, on voyait passer très tôt le matin à vélo, sur la route qui mène de la fosse L’Avaleresse à la fosse du Trou-Martin, des ouvriers en bleu de travail et la lampe au chapeau. La fosse du Trou-Martin n’étant plus ou n’ayant jamais été dotée de bains-douches, le personnel occupé dans cette fosse devait se mettre en bleus de travail dans les bains-douches de la fosse L’Avaleresse et se rendre sur leur lieu de travail à bicyclette. En remontant il faisaient la manœuvre inverse et se douchaient à la Fosse l’Avaleresse.
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