Lorette 7ème partie
par bourdonb le, 28/08/2005Dans l'esprit des fondateurs, Lorette ne pouvait plus être Lorette sans la reconstruction de la Chapelle consacrée au culte de Notre Dame de Lorette particulièrement au moment de la fête patronale en septembre. Il fallait donc faire renaître la Chapelle, souvenir des pèlerinages d'antan; mais aussi construire une chapelle assez importante pour permettre aux foules de parents et d'amis de se rassembler et de prier pour les leurs, tombés sur les champs de bataille d'Artois ou d'ailleurs.
La Chapelle- Basilique se dresse ainsi sur le terre-plein aménagé au centre du cimetière, avec un autel extérieur donnant sur ce terre-plein.
Les murs intérieurs sont en partie décorés de plaques aux noms « des soldats morts pour la patrie inscrits sur la demande de leurs familles pour leur obtenir des pèlerins et des visiteurs un souvenir et une prière». Pour la grande majorité, il s'agit de soldats tombés en Artois ; certains sont morts en Champagne, dans les Flandres, en Belgique; et l'un, en Serbie ... Un autre soldat est décédé le 20 juin 1871 à Douai ... Un autre se trouve plus proche de nous : 18 mars 1945 en Allemagne ...
Les vitraux de la Chapelle rappellent en partie de grands hommes associés à un événement de leur vie. Les six vitraux du transept sont des cadeaux de l'Empire britannique. Dans le choeur, deux vitraux rappellent les activités principales de la région : celui de gauche représente Ste Barbe, et deux chevalets en arrière-plan d'un mineur de retour à la maison après sa journée de travail, au milieu de sa femme et de ses enfants qui l'accueillent; celui de droite représente Notre Dame de Lorette avec une inscription « Pax - Labor » et, dans un décor de campagne, un laboureur travaillant la terre.
Dans le transept droit apparaît une image de Notre-dame de Czestochowa, la Vierge noire, patronne de la Pologne, offerte par les P. P. Pauliniens du Monastère de Jasna-Gora et par les catholiques polonais résidant dans le diocèse d'Arras « en témoignage de l'amitié, de la nation polonaise pour la nation française et en hommage aux soldats morts au cours de la grande guerre pour la France et pour la Pologne» qui reposent sur le plateau de Lorette. Et « s'il plait à Dieu » que cette image demeure « jusqu'à la fin des temps pour que, dans ce sanctuaire, les enfants des deux nations se sentent plus fraternellement unis sous le regard de leur mère du Ciel »...
A l'opposé de la Chapelle - Basilique, sur le même terre plein, la Tour- Lanterne élevée « A nos glorieux morts des champs de bataille de l'Artois et des Flandres ». C'est aussi la « lampe attentive à garder leur mémoire contre la nuit qui tombe, oublieuse, dessus». Mais n'est-ce pas surtout, au-delà d'une inscription, un appel déchirant des morts aux vivants?
« Vous qui passez en pèlerins près de leurs tombes
Gravissant leur calvaire et ses sanglants chemins,
Ecoutez la clameur qui sort des hécatombes ;
Peuples, soyez unis ! Hommes, soyez humains.