Au revoir Michel
par PAILLART André le, 14/04/2012C'est avec une grande tristesse que nous avons appris ce matin, le décès de notre ami bruaysien Michel Halluin, ancien mineur de fond, collectionneur de lampes de mine, de fossiles et de minéraux.
Comme beaucoup de collectionneurs, Michel était un grand passionné, il parlait avec amour de ses objets et savait nous montrer que ces derniers avaient une âme...
Il a participé à plusieurs salons du Mining de Grenay puis de Bully les Mines.
Atteint d' une longue maladie depuis plusieurs années, Michel s'est éteint mercredi à Lille, à l'age de 64 ans.
Ses funérailles religieuses auront lieu le mardi 17 avril 2012 en l' église Saint Martin de Bruay La Buissière.
Nous garderons de Michel un excellent souvenir, c'était un homme simple, discret, d'une grande gentillesse.
Je tenais lui rendre hommage à travers ce spot, en vous faisant partager cet article paru dans la Voix du Nord le 7 novembre 2008.
La corporation des anciens mineurs et les collectionneurs d' objets miniers se joignent à moi pour adresser à la famille, nos sincères condoléances..
" En l'espace d'une dizaine d'années, Michel est devenu une lumière dans son domaine.
PORTRAIT :
Michel tient d'emblée à éclairer vos lanternes : s'il a travaillé pour les Houillères durant trente années, ce n'est que bien après son départ à la retraite qu'il s'est découvert cette passion pour les lampes de mineur.
Aujourd'hui, ce Bruaysien de 61 ans possède quatre-vingts à quatre-vingt-dix pièces dans sa collection.
« Quand on vous dit que les mineurs partaient à la retraite en emportant leur lampe en souvenir, c'est faux.
Sur la fin, plus beaucoup de mineurs possédaient leur propre lampe, et c'étaient des lampes de sécurité. La seule lampe personnelle était celle du casque.
Si j'avais voulu, j'aurais même pas pu en acheter une ! » Heureux d'être à la retraite, après cinq longues années de préretraite en raison de la disparition de l'activité minière, notre bonhomme n'a pas fini de remuer le passé, comme jadis il l'a fait avec le charbon.
« Ah si, pour mes vingt ans de carrière, on m'avait offert une espèce de lampe de chevet, une pacotille quoi ! »
Michel, n'aime pas le toc. Lui qui a débuté en 1962, à 15 ans, comme galibot à la fosse 7 d'Houdain, méritait quand même meilleure reconnaissance.
Lui qui, à 18 ans, CAP en poche, est devenu mineur à la fosse 6 d'Haillicourt lui qui fut muté à la fosse 4 et qui, après son service militaire, fut rapatrié à la fosse 6 jusque vers 1975 ; puis qui, ensuite, fut ballotté de fosse en fosse au gré des fermetures de sites, avant de finir à la centrale de Courrières...
Après avoir débuté une première collection sur les fossiles dans les années 1980 - « mes collègues me surnommaient "Caillou" ! » -, Michel se lance dans d'autres passions avec son épouse, jusqu'au jour où il se retrouve en possession de deux lampes de mineur.
*La première lui est offerte. L'autre ? « Je l'ai achetée sur une brocante. » Était-ce une bonne idée ? Peut-être pas pour son portefeuille mais pour le patrimoine minier oui, sans aucun doute.
Du buffet à l'étagère, un siècle d'histoire...
Aujourd'hui, Michel ne compte même plus ses pièces, françaises pour la plupart, belges pour certaines... Elles sont ici alignées sur une étagère, là posées sur le dessus d'un buffet, ou encore fixées en suspension dans une cage d'escalier. Sans certitude, il dit en posséder quatre-vingts à quatre-vingt-dix.
Toujours est-il que toutes les époques sont représentées, ou le seront un jour ou l'autre. Plus d'un siècle d'histoire.
« Ça, ce sont des raves du XIXe siècle, certaines datant de 1830-1850, commente le passionné. Les ouvriers, maîtres-ouvriers, ingénieurs, etc. faisaient fabriquer leur lampe selon leurs moyens.Ici de la simplicité, là du laiton et de la précision. »
De la fabrication artisanale à la confection semi-moderne ou industrielle, des lampes à feu nu à celles protégées d'un, puis deux tamis...
Michel est incollable. « J'ai des bouquins là-dessus, confie-t-il, entre humour et modestie.
Mes lampes, je les connais par coeur, mais les autres...
Car il n'y en a jamais deux pareilles. » Alors il les passe à la loupe et les bichonne.
Et, entre deux « Mining » (bourse annuelle des objets miniers à Bully-les-Mines), il agrandit la famille, lentement mais sûrement. « J'ai décidé de me freiner un peu sur les brocantes. Par contre, j'ai découvert Internet ! » "
Article et photo parus dans La Voix du Nord édition de Bruay Béthune le 07/11/2008
Au revoir Michel.
André, je voudrais savoir si Michel Halluin c'est un camarade de Mon quartier, rue de Diéval à Bruay en Artois et que j'ai complètement perdu de vue avec les déménagements. Merci
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