pélerinage en Artois, les tchécoslovaques
par bourdonb le, 19/11/2005SOUVIENS-TOI
DES VOLONTAIRES TCHECOSLOVAQUES
A courte distance du mémorial polonais, de l'autre côté de la route, se trouve une des nécropoles nationales érigées en France à la mémoire des légionnaires tchécoslovaques : un monument à l'entrée d'un cimetière au fond duquel a été édifié un vaste abri de forme rectangulaire, abri encadré d'un drapeau français et d'un drapeau tchécoslovaque, aux mêmes couleurs.
Avec ses diverses facettes, le monument présente dans son ensemble une forme triangulaire : un soldat au regard triste, les pieds croisés sur la hampe d'un drapeau, maintient sur ses jambes un homme nu recouvert en partie de l'étoffe d'un second drapeau, la main gauche maintenant ce drapeau, la main droite à l'emplacement du coeur.
A la base du monument, une inscription
ZVOLILI ZEMRITI ZA SVOBODV
Ils ont choisi de mourir pour la liberté. Sur le côté gauche, une autre inscription
Ici le 9 mai 1915
LES VOLONTAIRES TCHECOSLOVAQUES
ont combattu pour leur patrie
et pour LA France
Derrière et sur le côté droit, des noms de soldats tués.
Dans le cimetière entouré de troènes, environ 300 légionnaires tchécoslovaques reposent à l'abri de tilleuls ; parmi les stèles, deux sont marquées d'un emblème israélite.
Quant à l'abri, il rappelle une certaine architecture antique. Le fond et les côtés sont couverts de nombreuses inscriptions ; entre autres:
On ne passe pas sans combattre de l'esclavage à la liberté
Mieux vaut honorer son pays par sa mort que le déshonorer par sa vie
Aux quelques survivants tchécoslovaques des batailles de Champagne (1914) et d'Artois sont venus par la suite se joindre des compatriotes accourus de tous les points du globe à l'appel du Conseil national tchécoslovaque. Combats dans la Somme (1916), à Verdun (1917), dans le Soissonnais et en Alsace (1918).
Le nombre des volontaires tchécoslovaques augmentant, leur légion est transformée en armée autonome. Courant juillet 1918, dans un cantonnement de la zone des armées, devant les membres du Conseil national tchécoslovaque, le Président de la République française remet à cette nouvelle armée un drapeau aux couleurs rouge et blanc représentant les revendications nationales, drapeau offert par la ville de Paris. C'est ensuite la prestation de serment : les soldats lèvent les trois premiers doigts de la main droite ; les officiers dressent leur sabre.
Cette prestation de serment : une manifestation qui n'est pas sans évoquer celle que prêtèrent sur leur drapeau à Bayonne, le 12 octobre 1914, les engagés de la Cie NAZDAR, Premiers volontaires de 1914 et premiers combattants pour l'indépendance nationale des tchèques et des slovaques
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