mon lit en fer
par minloute le, 02/04/2021Dans un sujet précédent j évoquais la literie de nos grands mères, immenses bateaux en bois recouverts d une épaisse couche de différents matelas ......
c'est sur pour les mémés elles garderaient le meme lit toute leur vie,...
et puis leur lit ça avait été le lit du temps de leur époux , souvenirs d un temps passé maintenant révolu ...
oui, car vous noterez qu il y a plus de mémés que de pépés en vie .....
allez savoir pourquoi ....
mais la literie en bois avait un concurrent et pas des moindres, le fameux lit en fer .......
ah qui n a pas connu dans son enfance , ces lits avec une armature en fer ...
ils pesaient 3 tonnes lorsqu'il fallait les déplacer pour faire les poussières dessous ........
au début des années 60 , grande révolution, production en série du contreplaqué, du formica , des imitations bois ...
avec l avantage de mettre à la portée de toutes les bourses , une literie plus "moderne" , à moindre cout, plus facile à monter ou à déplacer
combien de lits en fer n ont pas fini aux encombrants ........
en tout cas pas chez nous .....
mes parents n étant pas en reste ,avaient bien changé de literie, mais comme mon père magasinier de profession et dans l' ame, avait toujours des difficultés à jeter, donc on les avait gardés ....
direction la mer, direction Merlimont , où nous avions un petit chalet...
c'est là que par économie, finissaient une bonne partie du matériel, des ustensiles, des couvertures, une fois remplacés par du neuf à la maison ....
plus simplement c'est là que finissaient ou plutôt recommençaient une nouvelle carrière, les bols ébréchés, les services de table en fer blanc, les vieilles poêles, friteuses, casseroles, j' en passe et des meilleures...
la literie avait également fait le voyage vers la cote d opale tout comme les matelas qui étaient il faut l avouer "un peu" flappis par tant d'années de bons et loyaux services ..
le soir à Merlimont, dans la chambre à coucher , lumière éteinte, j'avais droit au sempiternel même échange entre mes parents ...
"on devrait en changer " disait ma mère
"ça peut encore servir " disait mon père
"on n'est quand même pas à 10 sous près" renchérissait elle ...
"on va pas mettre du neuf ici , vu l humidité qu il y a l hiver" finissait il par dire
la messe était dite ...
vous dire que l on était super bien couché là bas, ce serait mentir .......
mais que voulez vous , entre un "bon lit" à Bruay et un couchage spartiate à Merlimont il n y avait pas photo
encore que , avec l habitude, si on savait s y caler, si on se mettait bien en chien de fusil, la tête à l opposé de la fenêtre, on se faisait une place bien confortable au fin fond du creux du matelas ...
sinon ....
entre les ressorts du matelas qui commençaient à partir en sucette....
, sans parler du treillage en fer du lit lui même censé donner un certain confort à nos écalettes, on était sur de passer une nuit pas très agréable ...
ah il fallait vite trouver le sommeil et éviter de se tourner et se retourner sinon on réveillait tout le quartier ....
la nuit à Merlimont ce n étaient que bruits métalliques caractéristiques, il suffisait de tendre un peu l'oreille ...
entre mes retournements dans le lit (concerto pour 30 ressorts usés)
sans oublier le doux pipi de papa en pleine nuit dans le pot en fer blanc ....
si on lui faisait la réflexion il répondait " je ne fais pas de bruit en faisant pipi, je fais de la musique ...."
en recherchant une photo pour illustrer le sujet , j ai retrouvé le type de lit une place , celui dont j aimerai tant en faisant un sacré bon en arrière, m y recaler, tête à l opposé de la fenêtre, corps en chien de fusil...
( 1 photos)