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RACONTE-MOI MA FAMILLE N°5 Vie des mineurs début 20ème et catastrophe de Courrières
par Paul-Frantz le, 04/08/2021  

“Raconte-moi ma famille...” N° 05 - Récits de famille, racontés par nos anciens.
Par Paul-Frantz VIDAL (famille maternelle à Fouquières-lès-Lens)
"LA VIE DES MINEURS DE FOND AU DÉBUT DU 20ème SIÈCLE"
La catastrophe de Courrières


A la fin du 19ème siècle, les garçons des familles modestes du bassin minier du Nord de la France n'avaient d'autre avenir que d'aller travailler pour la mine. Cela se faisait très tôt si le jeune remplissait les conditions d'admission qui, depuis quelques temps, s'étaient "humanisées" en interdisant le travail avant douze ans. Il fallait pourtant, pour entrer à douze ans, être titulaire du Certificat d'Études Primaire. Sans ce diplôme, l'âge d'entrée était repoussé à treize ans. Mais dans les deux cas, aucune embauche n'était possible sans le certificat de bon catholique délivré par le prêtre du village. A compter de son admission, le jeune mineur devenait pratiquement la propriété de la mine.
Sa vie, son avenir, et celui de ses proches, seraient attachés à cette "famille" impersonnelle, hiérarchisée et toute puissante qu'était la Compagnie des mines. Être mineur, c'était la garantie d'un salaire, d'un logement, du chauffage en hiver, de l'éducation pour les enfants et de l'accès à la coopérative minière pour les achats. On était "de la Fosse", car on était affecté à un puits précis auquel on donnait un numéro, comme on était d'un clan, d'une famille toute puissante et tentaculaire.

Ainsi, Dartagnan DUJARDIN, entra en été 1894 au service de la Fosse n°6-14 de Fouquières-lès-Lens (du bassin de COURRIÈRES). Il y restera seulement six ans. Commençant comme galibot, sa force naturelle lui fit très vite accéder au statut de mineur, l'autorisant à avoir sa propre lampe et son panier-vestiaire que l'on suspendait au plafond pour dissuader les voleurs.

La lampe du mineur est un objet personnel, et très important. Revêtue d'un numéro, elle est toujours affectée au même ouvrier. Elle est sa survie, son aide dans le noir total des galeries de mine. Quand il remonte, son premier geste est de la rendre à la lampisterie. Quand il repartira au travail, il reprendra sa compagne de travail. Les lampes sont entretenues et vérifiées à chaque remontée. Ce sont des femmes qui assurent le soin de l'entretien des lampes. Elles se chargent de les démonter à chaque vérification, de nettoyer les filtres anti-grisou, de recharger les barillets d'allumage, de vérifier la longueur de la mèche et de remplir le réservoir d'huile lampante.
Les lampes sont scellées et ne peuvent s'ouvrir qu'au moyen d'un outil à broche très sophistiqué que seules les femmes chargées de leur entretien possèdent. Il était interdit d'ouvrir une lampe une fois au fond. En effet, la présence parfois de gaz méthane dans l'air, le fameux grisou, pouvait entraîner une explosion en cas de contact de la flamme avec le gaz tant redouté.

Ces lampes sont devenues un véritable mythe, et un symbole de cette époque de la mine. Elles sont encore la propriété de la Compagnie des mines, et ont toutes été répertoriées. Pour en soustraire quelques exemplaires, en guise de souvenir de temps révolus, les mineurs ou leurs familles durent enlever le numéro fixé au socle de la lampe pour lui retirer son identité.

Notre grand-mère fut certainement bien inspirée de recueillir, grâce à la complicité de sa sœur Jeanny, amie d'un conservateur des mines, suffisamment de lampes pour que presque tous nous ayons chez nous ce symbole du travail de notre grand-père mineur. Par chance, celles-ci sont du type dit "Marsaut", les plus belles, souvent réservées au Chef Porion, le contremaître. Elles ont un double filtre de sécurité et, pour rendre la flamme plus visible, le verre qui l'entoure est en véritable cristal de Baccarat. Elles ne s'ouvrent que par le fond, avec un outil qui permet de débloquer le pas de vis. Pour les allumer sans aucun contact avec l'air extérieur, elles possèdent un système très ingénieux. En tournant l'anneau extérieur du briquet, on provoque le frottement d'une griffe sur un cordon huilé portant des inclusions de phosphore. Une fois le phosphore enflammé, il suffit d'incliner la lampe pour que la flamme embrase la mèche centrale.

Entre l'âge de quatorze ans et ses dix-huit ans, Dartagnan est descendu chaque jour, parfois la nuit aussi, pour attaquer la veine de charbon avec son pic. A cette époque, il n'y avait encore que très peu d'outils mécaniques. Tout se faisait à la force des bras, parfois dans des positions acrobatiques au fond d'un "boyau". Muni de sa lampe, de son pic ou d'une pioche, et coiffé de sa "barrette", sorte de casque en cuir épais qui était censé le protéger, le mineur travaillait plus de dix heures par jour.

Ce travail donnait des muscles puissants, mais gênait aussi la croissance des jeunes. Ainsi lorsque, à dix-huit ans, il décida de quitter cette mine "mangeuse d'hommes", pour devancer l'appel et s'engager dans l'armée, il ne mesurait qu'un mètre cinquante-huit.
Ses mensurations et sa morphologie décidèrent alors de son affectation quand il fut reconnu apte à servir dans l'armée : Il serait versé dans les Chasseurs à pied. En effet, ces régiments créés par Napoléon, furent une application ingénieuse du principe des "commandos". Les troupes d'infanteries étaient précédées de Chasseurs à pied, hommes vifs et de petite taille, tireurs émérites, ils avaient la charge de désorganiser les lignes ennemies en lançant des offensives multiples, cherchant à éliminer de préférence les officiers adverses. Ainsi, Dartagnan DUJARDIN, admis pour trois ans, reçu son affectation le premier février 1901, ainsi que sa feuille de route lui enjoignant de rejoindre avant le 4 février le 6ème Bataillon de Chasseurs à pied, cantonné à Nice (6ème BCP). Déjà à cette époque, les chasseurs étaient considérés comme des troupes d'élite. Bien sûr, de ces fameux chasseurs on connaissait mieux les troupes de montagne, les Chasseurs Alpins, mais c'était la même unité. Vêtus de leur célèbre uniforme noir, ils portaient fièrement un immense béret de même couleur, orné d'un cor de chasse doré. Cet attribut les rendit populaires dans les défilés militaires.

Grâce à ses qualités d'homme, sa motivation et son intelligence, Dartagnan progressa rapidement. Rentré simple chasseur de 2ème classe en février 1901, il fut nommé caporal en septembre 1901, puis sergent un an plus tard. Il se distingua par ses qualités de tireur d'élite au fusil, ce qui lui valut l'insigne honneur de pouvoir coudre un cor de chasse en drap sur son uniforme. A chacune de ses permissions, il remontait au pays noir. C'est au cours de l'une d'elles qu'il rencontra notre grand-mère Marguerite LOYEZ.

Ainsi, arrivant à la fin de son contrat de trois ans, il décida de rentrer à Fouquières-lès-Lens pour épouser sa "Margot". Il quitta Nice le 1er février 1904, ses trois ans accomplis, muni de son Certificat de Bonne Conduite accordé par l'autorité militaire.
Le mariage de Margot et Dartagnan eut lieu à Fouquières-lès-Lens la même année. Dartagnan retourna travailler à la mine et Margot prit la gérance d'un petit débit de boisson, un estaminet, ou comme on le disait aussi à l'époque, un "cabaret". Ce nom ne désignait pas le même établissement que maintenant. Il n'y avait pas de spectacle ni de danseuses.
La vie coula son cours tranquille, émaillées de quelques incidents comme celui du client que Dartagnan jeta dans la cave pour l'avoir traité de "marchand de porte-monnaie".

En mars 1906 deux événements vont affecter la vie du couple : le 10 mars, la catastrophe minière de Courrières (*), et le douze du même mois, la naissance du premier enfant, mon oncle Frantz.

(*) Paradoxalement il n'y eut jamais beaucoup d'activité minière à Courrières. C'était surtout là que se trouvait le siège de l'une des plus importantes compagnies minières de France. Pourtant la pire des catastrophes minières que connut l'Europe portera à jamais son nom.

En réalité, ce sont trois fosses, la 2 de Billy-Montigny et les fosses 3 et 4 de Méricourt qui furent affectées par la terrible explosion (et dans une moindre mesure la 10 et la 11). A six heures du matin 1664 mineurs et enfants de 12 à 15 ans se trouvent au fond. Une violente explosion au puits n°4 transforme la zone en fournaise qui parcours 110 km de galeries, créant un souffle puissant (coup de poussier), détruisant et brulant tout sur son passage. Il y eut officiellement 1099 morts (hommes et enfants), et on n'a jamais parlé des blessés ni des chevaux…

Notre grand-mère m'a parfois raconté ces journées terribles. Le jour de la catastrophe, le 10 mars, Dartagnan est parti pour la mine. Marguerite est sur le point d'accoucher. Puis vint d'abord cette rumeur atroce :
- Il y a eu un coup de grisou… C'est très grave…
En ces temps, les moyens de communication ne sont pas ceux que nous connaissons. Tout le bassin minier est en émoi, les familles cherchent à savoir. Dartagnan est dans la fosse n°6 de Fouquières. Marguerite attendra des heures avant d'apprendre, par ceux qui viennent de remonter de la fosse n° 6 que tout y va bien.
Dartagnan rentra très tard, pour quelques instants seulement, il fallait aller au secours des camarades, là-bas au fond, dans la fosse voisine, la n°2 à Billy-Montigny. On le saura après, il y avait déjà près de onze cents morts, et tant de blessés qu'il fallait secourir, et des survivants emmurés qu'il fallait délivrer.

Dartagnan Dujardin fit partie des équipes de volontaires qui œuvrèrent sans relâche pour secourir les victimes. Le grisou, poche de gaz méthane qui se forme dans les veines de charbon, est le premier ennemi du mineur. Un seul contact avec une flamme, et c'est l'explosion. Le souffle de l'explosion est si fort que souvent il déclenche aussi un "coup de poussier", sorte de vent qui court les galeries, chargé de poussière, et qui dévaste tout sur son passage. Ce jour-là, plus de cent kilomètres de galeries furent touchés. Ma mémé racontait que le souffle fut si fort que, sur le carreau de la fosse n° 3, il ressortait avec une force inouïe, rejetant à l'extérieur à plusieurs mètres de hauteur, hommes, chevaux et des monceaux de débris.

C'est dans cette atmosphère de fin du monde que Marguerite donna le jour à son premier garçon, Frantz. Peut-être l'émotion avait-elle du déclencher son accouchement ? Elle accoucha, aidée de quelques voisines, dans l'appartement situé au-dessus du petit café.

Les recherches de survivants cessèrent très vite, mais quelques jours plus tard on commença les travaux de déblaiement. Tous les mineurs de la Compagnie des Mines de Courrières, dont faisait partie la fosse n° 6 de Fouquières, furent réquisitionnés pour ce pénible et douloureux travail. Plus on avançait dans les galeries dévastées, plus il y avait de cadavres. Comme on avait attendu trois semaines, pour que les feux qui brûlaient au fond s'étouffent par manque d'air, les corps des malheureux mineurs étaient déjà en état de décomposition. Notre grand-père participait à la remontée de ces cadavres. C'est en évoquant ses retours maussades, après une journée de charrois des corps des victimes, que notre grand-mère disait qu'elle ne pouvait supporter l'odeur pestilentielle qui accompagnait son mari, "l'odeur de la mort" disait-elle. Elle lui interdisait même d'approcher leur bébé.

Aussitôt après, Dartagnan compris tous les dangers de ce travail "au fond". Il souffrait déjà d'un début de silicose, la maladie des mineurs. Alors il décida de tout faire pour qu'on le mute "au jour" dans les services des installations de mines qui se trouvent à la surface. Il usa de plusieurs stratagèmes, feignant des quintes de toux atroces, des pertes de connaissances, et autres recettes de grand comédien. Il fit tant et si bien que le médecin de la mine décida de l'affecter aux services d'entretien dans les ateliers extérieurs. Par cette démarche, il assurait la tranquillité de sa famille et surtout préparait une argumentation pour obtenir une pension d'invalide du travail.

Puis, en 1908, vint la naissance d'un second fils. Il semble que le choix du prénom ait fait l'objet d'un litige familial. Marguerite avait choisi Charles, comme le père de Dartagnan. Le jour de la naissance, comme c'était la coutume, ce fut à Dartagnan de se rendre à la Mairie pour déclarer l'enfant à l'État Civil. On n'a jamais su ce qui prit à Dartagnan ce jour-là, mais c'est sous le nom de Dartagnan qu'il déclara son second fils. Et, comme si cela ne suffisait pas en matière d'originalité, il ajouta Mirabeau en second prénom…

Je n'ai jamais su pourquoi le premier s'appelait Frantz. Ma grand-mère m'a dit un jour que cela avait un rapport avec Frantz Liszt, nom que mon grand-père avait trouvé bien et s'en était souvenu. Je n'en suis pas certain car alors, on aurait dû écrire Franz, à l'allemande. Mais pour le cadet, Dartagnan Mirabeau, il fallait oser… Ce prénom fut si dur à porter, qu'on l'appela "Quinquin" toute sa vie, et parfois Charles quand il fallait un vrai prénom.

Il faut dire que Dartagnan père lisait beaucoup. Il était curieux de tout, et dévorait tout ce qu'il pouvait trouver à lire. C'est sûrement-là la conséquence de sa grande culture générale, qui à la fin de sa vie, à Orleix où il est mort, lui permettait encore de réciter dans son intégralité le poème Oceano Nox de Victor Hugo.

Notre mère est née en mai 1911, une fille après deux garçons, le couple était comblé. Ce fut une grande joie pour Dartagnan, une fierté aussi. C'est lui qui décida, comme c'était encore la tradition dans le Nord, que l'on vouvoierait Yolande. Nous avons vécu, jusqu'à la mort de notre grand-mère en 1976, cette situation inhabituelle ou les parents vouvoyaient leur fille, alors qu'elle, elle les tutoyait. Je n'ai jamais entendu mémé Marguerite dire "tu" à notre maman.

La vie coula doucement, Marguerite avait fort à faire, avec son commerce et ses trois enfants. Dartagnan, lui, était moins sage. Il lui arrivait d'avoir quelques aventures avec d'autres femmes, et il ne s'en cachait pas trop. Mémé Marguerite nous a raconté qu'un jour, au retour d'une de ses fredaines, elle était si en colère qu'elle s'est jetée sur lui toutes griffes dehors, le meurtrissant terriblement au visage, puis, toujours dans sa rage de vengeance elle a cabossé une casserole en lui tapant avec sur la tête :
- J'l'ai griffé, et j'ai démoli s'gamelle avec eun' casserole… Ajoutait-elle en patois.
(Je l'ai griffé, et j'ai démoli sa figure avec une casserole)
Dartagnan, lui, acceptait son châtiment, et n'a lui-même jamais levé la main sur sa femme ou ses enfants. Ce qui ne l'empêchait pas de recommencer.

A bientôt… ! Pour d'autres récits !


 


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