Photos du Général de Gaulle sous l'occupation, en 1941
par Ch'Zio le, 19/02/2006Le cadeau d'anniversaire de mes quinze ans fut un appareil photo 6x9 à soufflet. Par intérêt, et aussi par souci d'économie, je demandais au père de l'un de mes camarades de 3°, qui était photographe amateur, de m'apprendre à développer mes photos.
Il me montra qu'avec, comme seul matériel, une lampe rouge inactinique et un petit chassis en bois (dont il me fit cadeau) on pouvait développer ses photos. La pellicule était animée d'un mouvement de va et vient dans du révélateur, contenu dans un vieux bol à déjeuner; puis on passait au fixateur, dans un autre bol. Le plus difficile était d'éviter les traces de doigt sur le film ! Le chassis permettait ensuite un tirage contact sur du papier photo à noircissement direct, exposé au soleil, puis trempé dans une vieille assiette contenant le fixateur qui avait dejà servi pour le film, puis lavé et séché.
Mais, lors de cette initiation au développement photo, je découvris que, dans sa chambre noire, séchaient des dizaines de photos du Général de Gaulle. Il avait rephotographié une image du Général dans un journal de la résistance et il en a réalisé des centaines de tirages, qu'il a distribué un peu partout à Bruay.
Je tiens à rendre hommage à Monsieur BRONGNIART, qui habitait 1, rue de l'Ile de France (coron des bas de soie). Cette activité aurait pu lui valoir de graves ennuis s'il avait été découvert ou dénoncé.