trente ans de travail au fond (1)
par kiki le, 04/08/2007Relais le magazine mensuel de la règion minière du Nord-Pas-De-Calais N° 100 de Janvier 1978
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Au retour du service ?
Je suis retourné à l'abattage. Quelquefois, lorsque les teneurs étaient trop fortes et qu'on ne pouvait pas buquer, il fallait faire les montagnes au piqueur. On me désignait. J'avais un privilège : on me disait " tu choisis deux gars" et on y allait. Mais en taille, on n'a jamais rigolé. Bien sûr , on gagnait de l'argent. Mais on avait de bons ouvriers. Nous faisions un travail sérieux. Il y avait le remblayage pneumatique et il ne fallait pas que le boisage clippe. Les ouvriers étaient tous des "mordants". On courait dans les bowettes. Il fallait finir la havée au poste du matin car l'après-midi c'était les changements d'installation du blindé. Si la havée n'était pas terminée, on devait déplacer le personnel et installer de nuit. Quand il y avait des arrêts de taille, il fallait rattraper. Alors on courait et on travaillait au maximum jusqu'à la dernière minute.
C'était du travail individuel ?
Non, on faisait génèralement équipe à deux, en particulier pour tout ce qui concerne le boisage, surtout en grande ouverture. Nous allions chercher les bois nous-mêmes en tête de taille. Pour avoir le meilleur matériel on faisait parfois 1 km. Il y avait de la concurrence. Il fallait être au moins deux, surtout l'hiver lorsque vous avez des bois de 4 mètres et qu'ils sont mouillés.
Et maintenant ?
Maintenant, je suis chef d'équipe de préparation de décadrage à la fosse 3/15 où j'ai été muté après la fermeture de la fosse 21, j'étais dans l'équipe " de bloc", celle qui était capable de tout faire : préparation de taille, installations,démantêlement. J'ai fait un peu de tout sauf about. Je n'ai cependant jamais travaillé dans les tailles à boisage marchant. J'ai travaillé en pied de taille comme nicheur. Mais je n'ai jamais confectionné de piles ni conduit de rabot sauf pour des manoeuvres. J'ai été aussi chef de poste dans les chantiers de montage, traceur mais toujours au piqueur puis chef de poste dans les éboulements.
A suivre

