Brunehaut, les voies d’une reine et la défaite du diable (1)
par kiki le, 07/08/2007Source : La voix du Nord 15 et 16 Juillet 2007
LEGENDES DU NORD – PAS-DE-CALAIS
Brunehaut, les voies d’une reine et la défaite du diable
Suite
En une nuit ! De Thérouanne à Arras, au prix d’un pacte avec le diable. S’il avait fini la chaussée au lever du jour, il pourrait partir avec l’âme de la troublante reine. Il y mit donc de l’ardeur, le malin, mais se fit duper encore à l’astuce de la belle, qui réussit à faire chanter le coq avant le lever du soleil. Etourdissante jeune femme au destin tumultueux ! Après la mort de Sigebert, n’épousa-t-elle pas le jeune Mérovée, fils de… Frédégonde rencontré en exil ? Quelle fureur fur celle de la belle-mère ! Mérovée en fut tonsuré, et l’affriolante bru de nouveau exilée, mais pour un temps seulement, tant son ardeur vainquit traquenards et traîtrises.
Maintes fois attaquées, et même battue, elle vit mourir Frédégonde enfin, séduit encore aristocrates et militaires, poussa ses enfants et petits-enfants à gouverner et conquérir, jusqu’à ce qu’elle tombe, une funeste nuit de traîtrise entre Bourgogne et Jura, dans les mains de Clotaire, autre fils de Frédégonde.
Ivre de haine, l’orphelin de la sanguinaire y alla de la barbarie, ignorant les quatre-vingts ans de la reine. Il la fit attacher par les cheveux à la queue d’un cheval fougueux qui fit des lambeaux du corps souverain de Brunehaut. Ses restes furent brûlés. Quelle sauvagerie, tout de même.
Reste donc ce morceau de route, entre autres, et le désappointement du diable, toutefois omniprésent dans la légende de cette voie. Comme à Houdain, où il n’a permis la construction de l’église qu’à la condition qu’elle soit installée sur les hauteurs. Ainsi, il aurait fait le sordide calcul qu’elle resterait inaccessible aux vieillards, aux malades et infirmes ; autant d’âmes de gagnées…
Question essentielle
Comme à Gauchin, où il jeta le gal, sorte de gros caillou facétieux qui roule la nuit jusque devant la porte des femmes oublieuses de leur promesse de fidélité.
Sont-ce les hommes malheureux ou les femmes infidèles qui le décidèrent ? En tout cas le gal finit enchaîné sur la place de Gauchin ; ce qui ne l’empêche pas, dit-on parfois, d’être encore certaines nuits de sortie devant les portes des ardentes…
Comme à Acq, aux portes d’Arras, où deux menhirs de plus de trois mètres semblent marquer la défaite du malin, dans un alignement parrallèle à la route et marquant la direction de Reims.
Dans son ouvrage, Bernard Coussé pose alors cette question troublante et essentielle : Doit-on conclure à une relation priviligiée entre la Nemetacum des Atrébates et la Durocortorum des Rèmes ? « Hein ?...

