voyage en Lorraine
par domingues le, 22/01/2008Il y avait une grève dans les mines,je pense que c'était en 1963 mais je n'en suis pas trés sûre. Les conditions de vie étaient difficiles, la période des vacances de Pâques arrivait et nous savions qu'il n'y aurait pas beaucoup de bonnes choses à manger pour fêter l'évènement.
Un soir, un Monsieur inconnu est venu à la maison dans l'avenue des aviateurs à Bruay en Artois. Nous l'avions vu passer dans le couloir de la cour, il commençait à faire noir et nous avons eu peur de cette visite inattendue! le Monsieur a discuté longtemps avec nos parents et aprés son départ Maman nous a dit que ma soeur et moi partions le lendemain matin en Lorraine.
C'était quoi la Lorraine? nous ne le savions pas, ma soeur avait 8 ans et moi 9. Papa n'avait pas de voiture et Béthune était déjà pour nous une ville lointaine alors la Lorraine!!!
Maman a dû rapidement préparer nos affaires que nous avons emmenées dans un filet à provisions car il n'y avait pas de valises. Nous avons pris un bain, que de travail! il fallait chauffer l'eau, rentrer la baignoire, se laver bien vite en se demandant ce qu'il allait nous arriver le lendemain.
Le départ ne s'est pas fait sans larmes, nous n'avions jamais quitté nos parents ni notre petit frère et notre petite soeur. Nous sommes parties en autobus avec plein d'autres enfants qui ne savaient rien de plus que nous. Nous avons fini par apprendre que nous serions accueillis par des familles de mineurs des mines de fer de Lorraine qui voulaient nous faire oublier les difficultés causées par la grève et nous faire passer de bonnes fêtes de Pâques!!!
Je n'oublierai jamais la famille où j'ai été reçue avec beaucoup de gentillesse et de tendresse. De plus la maison n'était pas dans un coron mais dans une résidence où les maisons n'étaient pas toutes pareilles et surtout il y avait une salle de bain et il suffisait d'ouvrir le robinet pour que l' eau coule "chaude".
Les vacances ont vite passé et nous avons été contentes de retrouver notre famille et nos voisins. Nous sommes restées en contact avec les fammilles qui nous avaient si bien accueillies ma soeur et moi.
Monique de Bruay en artois

