Le pic ACME et la rivelaine
par PAILLART André le, 11/10/2011Le Pic ACME (photos 1,2 et 3):
Cet outil était surtout destiné au hâvage (abattage du charbon en veine) depuis la fin du XIX ème siècle.
Le pic ACME est formé d'un manche en bois d' Amérique très dur appelé " hickary " et qui a donné des résultats de solidité et de durée supérieure au bon bois de frêne.
Le manche porte à sa partie supérieure une douille à étrier fixée par deux clous solides.
La lame du pic en acier forgé à deux pointes porte au milieu une entaille de la largeur de l'étrier.
On l' introduit dans ce dernier, de façon à ce que l'entaille se trouve dans la partie supérieure et saisisse l'étrier entre ses deux rebords.
On fixait solidement la lame au moyen d'une clavette bombée qu'on enfonçait à force entre la partie inférieure de la lame et la tête du manche.
Cette clavette ne pouvait sortir, ni être égarée car dans un sens elle était arrêtée par un élargissement de sa tête, dans l'autre par une goupille qui glissait dans une rainure de l'étrier; rainure fermée à son extrémité.
Le pic ACME aurait donné de bons résultats en exploitation houillère par sa solidité et la fermeté de l'assujettissement de la lame.
Il était léger et se maniait aisément dans tous les sens.
Il était très employé dans le Nord de la France, mais aussi en Allemagne et en Angleterre.
Le gros avantage de ce type d'outil, était le mode de démontage rapide de la lame qui pouvait être affutée, voir même changée indépendamment du manche en bois.
En photo un pic ACME datant de la fin du XIX ème siècle avec son manche d'origine, ainsi qu'un document technique issu de l'exposition Universelle Internationale de Paris en 1900, montrant le même outil.
La rivelaine (photos 4 et 5):
Cet outil était utilisé par le mineur haveur comme un couteau pour couper la veine de charbon à sa base par des coups solidement appuyés par des mouvements horizontaux.
C'est la raison pour laquelle le fer possède deux cotés parfaitement symétriques en forme de triangle que l'on aiguisait périodiquement au jour sur de grosses meules lapidaires.
Le fer était fixé sur le manche en hickary au moyen de gros rivets métalliques frappés à chaud.
Chaque outil était estampillé avec un numéro et parfois même le nom de la Compagnie Minière..
La rivelaine fut utilisée dans le dernier quart du XIXème siècle et au début du XXème, elle puiserait ses origines en Belgique de où l'appellation rivelaine flamande dans certains modèles utilisés au fond.
On retrouve ces deux types d'outils sur la photo de page de garde du site Histoires de Ch' tis où 3 jeunes mineurs de la fosse 3 de Bruay posent pour la postérité.
(photos: andredemarles)


