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RACONTE-MOI MA FAMILLE N°2 La faute de BONCHRÉTIEN LOYEZ
par Paul-Frantz le, 02/08/2021  

Raconte-moi ma famille...” N° 02 - Récits de famille, racontés par nos anciens.
Par Paul-Frantz VIDAL (famille maternelle à Fouquières-lès-Lens)
"LA FAUTE DE BONCHRÉTIEN LOYEZ…"


Alors que mes ancêtres des Pyrénées cultivaient leur terre aride sur des pentes ingrates, mes ancêtres d'Artois cultivaient de vastes plaines à la terre riche et féconde. Bonchrétien LOYEZ était cultivateur (Il vendait son lin pour faire des draperies), près de Lens. Il est né en 1819, à Fouquières-lès-Lens, c'est le grand-père de ma grand-mère. Il s'est marié en 1852, en l'église de Fouquières, avec Florentine DEPREZ (encore un nom espagnol… !), qui a 21 ans.

Il est certain que les envahisseurs espagnols qui occupèrent les Flandres n'ont pas laissé que des ruines derrière eux. Ils se sont attachés au pays, à leurs habitantes aussi… J'en veux pour preuve que, lorsqu'ils rentrèrent en Espagne, ils gardèrent la nostalgie de ces temps de bonheur vécus près de leurs "Flamandes". Cette nostalgie s'est exprimée dans leur chant, le "Flamenco", qui évoque la Flandre, chère à leur cœur et désormais si lointaine…

Donc, Bonchrétien LOYEZ, a repris le métier de ses parents. C'est un fils de famille. Une riche famille des plaines du nord. De ces grandes plaines à la terre généreuse, qui se colorent d'un bleu tendre dès le mois de juin. A cette époque, on ne parle pas encore du charbon et de sa crasse noire. Le Pas-de-Calais, c'est le pays du lin et de ses fleurs bleu tendre. Et Bonchrétien est "linier" à Fouquières-lès-Lens, il exploite la propriété familiale et s'en va vendre son lin aux filatures.

A l'époque de la récolte, chaque semaine, il charge un grand char à ridelle du précieux végétal. Le char est lourd, les chevaux robustes et courageux. Ce sont sûrement des boulonnais. Une paire de chevaux comme ceux de Bonchrétien valent une fortune, et sont à juste titre l'objet des plus grandes attentions car, sans eux, point d'entreprise... !
Florentine est une épouse attentive et économe. Grâce à sa vigilance, le ménage est tenu de façon exemplaire, et Bonchrétien est contraint de réfréner ses penchants pour la paresse et la boisson. C'est elle qui tient les cordons de la bourse, autrement dit : "c'est elle qui porte la culotte".

Le voyage pour se rendre à la filature et en revenir dure toute une journée, et, en ménagère avisée, Florentine donne à Bonchrétien l'argent nécessaire pour le voyage. Il reçoit cinq sous pour ses frais personnels, c'est-à-dire son repas et un petit coup de bière à l'estaminet, et vingt sous pour l'attelage. En effet, le charroi est si lourd que même l'avoine pour les chevaux serait de trop. Il se fournit en ville, mais il faut de l'avoine de bonne qualité car le dicton précise bien que "l'avoine fait les chevaux et la bière les héros…". C'est pour cela que Florentine est généreuse pour les chevaux, mais l'est beaucoup moins pour son mari qu'elle n'imagine pas en héros…

Ce jour-là, Bonchrétien est parti à l'heure avec son chargement. On est à la mi-juillet et le soleil est déjà chaud, la journée sera une de celles où il fait meilleur à l'ombre que sur les routes poussiéreuses. Les vigoureux chevaux tirent bon train, et Bonchrétien à grande hâte d'arriver à destination. Il lui faudra quand même quatre heures pour arriver. Dès qu'il entre dans la grande cour de l'usine, le contremaître chargé des réceptions lui fait ranger son charroi au bord du quai. Pendant que l'on déchargera les lourdes balles de lin, Bonchrétien pourra conduire ses chevaux sous le préau, pour les abreuver et les nourrir.
Après les avoir dételés, Bonchrétien a bien donné à boire à ses chevaux, mais il est sorti sans payer l'avoine qu'ils méritaient pour leurs efforts. Oui, il laissa ses serviteurs sans nourriture, pour s'en aller faire la fête en ville, avec les vingt-cinq sous (Ce qui correspond à peu près à douze euros).

Inutile de dire qu'après bonne chère, et moult pots de bière, il était dans un état éthylique bien avancé quand il vint récupérer son attelage. Tant bien que mal, il prit le chemin du retour, que ses chevaux étaient mieux capables que lui de trouver.
La route, il ne l'a presque pas vue, il a dormi sur son siège pendant que les braves boulonnais de leur pas lourd, sans nourriture depuis le matin, le ramenaient au bercail en tirant le pesant chariot, maintenant vide.

Sur le point d'arriver, il se réveille. Il prend aussi conscience de son inconduite. Ses pauvres chevaux, exténués par la longue route, ne sont plus à même de tirer leur attelage. Ils titubent en zigzagant sur le chemin. Le jeûne et l'effort leur ont ôté toute capacité d'accomplir leur tâche. Bonchrétien réalise que Florentine, qui l'attend comme d'habitude pour lui ouvrir le grand portail de la ferme, ne sera pas très contente de constater l'état de son équipage. C'est à cet instant que germa dans son esprit, la phrase qui le rendit célèbre. En effet, en passant le portail, sous les yeux inquisiteurs de sa Florentine, il vit bien qu'elle se rendait compte que les chevaux avançaient en titubant, s'entrechoquant au-delà du timon. Avant que Florentine n'ait pu poser la moindre question au sujet des chevaux, d'un air joyeux, en secouant les rênes, il les invectiva en patois picard d'un ton paternaliste :
- Allez, Allez, tas d'jinglars, in est rindus… !
(Allez, Allez, tas de joueurs, on est arrivé… !)

Il pensait que Florentine pourrait croire que les chevaux épuisés, et se heurtant l'un contre l'autre, faisaient ça pour jouer. Elle ne le crut pas, et il dut expliquer ce qu'il avait fait de ses vingt-cinq sous. Alors, elle fit le récit de la mauvaise conduite de son mari à toute la famille. C'est pour cela que la phrase s'est transmise, de génération en génération, pour perpétuer la "faute de Bonchrétien LOYEZ".

A bientôt… ! Pour un prochain récit !


 


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